La Ferme de Cantis, Le Portugais des Sables
Dans ce coin de France il est assez compliqué, puisque nous décidons de longer la Garonne pour privilégier des parcours confortables pour Rodéo et Tintin, de trouver un agriculteur. Les terres très souvent inondées sont occupées par des maraîchers.
Notre nouveau bivouac fut donc un maraîcher. La ferme de Cantis. Nous y sommes reçus par Bastien ‘dit Papou’ Claire et leurs enfants Ninon et Lilan, ce dernier va vivre une mauvaise expérience à cause de nous, le pauvre. Nous sommes installés sur une parcelle collée au hangar en pleine construction et qui sera, nous en sommes sûrs, magnifique, car il en avait déjà l’allure. Les chevaux sont juste à côté de nous, entre des jeunes arbres que nous devions protéger, connaissant la gourmandise dont pouvaient faire preuve les loulous.
Les enfants étaient pris entre école et activités. Ils nous ont bluffés. Ninon, par ses dons au niveau du dessin, jamais nous n’aurions pensé en voyant ces créations que c’était l’œuvre d’une petite fille de onze ans, sur ses dessins, les petits détails et l’imagination y étaient présents. Ilan lui fut aux échecs, on parle d’un enfant de 8 ans!!
Notre séjour se déroula entre partage d’un repas et échanges de nos histoires respectives. Un mercredi après-midi, Ninon a reçu une petite copine. Ninon et Ashley, sa copine donc, se sont amusées à tresser la queue des chevaux et à l’habiller de fleurs, ils avaient très belle allure. Nous avons proposé aux enfants de monter sur les chevaux, nous étions sûrs de leur faire plaisir. Claire et Bastien ont pris des photos, nous aussi d’ailleurs. On décide de faire faire quelques pas à Rodéo, qui est beaucoup plus calme que Tintin, et là on ne sait pas ce qui lui a pris. Un léger coup de cul et hop, Lilan se retrouve par terre et Ashley qui tombe sur lui. La chute fut très douce, mais sachant que Rodéo est très grand, vous pouvez facilement imaginer ce pauvre Lilan hurlant de peur et de douleurs.
Les parents appellent le 15 pour être rassurés, quand Lilan essayait de bouger on avait l’impression que son épaule était déboîtée. Les pompiers sont arrivés rapidement, malgré que quand on attend, c’est jamais assez vite, le verdict tombe : direction les urgences. Il fut de retour quelques heures plus tard avec une jolie peluche et un bras immobilisé pendant dix jours. L’épaule n’avait rien mais son coude présentait une petite fissure.
Nous avons prit conscience, se jour là, que plus aucun enfant ne monterait sur les chevaux. Les parents de Lilan ont été compréhensifs et même si les chevaux sont assurés c’est le genre de chose dont on se passerait bien.
Nous sommes partis le samedi qui a suivi avec les enfants et la maman. Comme un avertissement n’arrive pas seul,, sur le trajet, nos chevaux ont été surpris par d’autres chevaux qui étaient en pâture et qui ont surgi sur le bord de la route derrière les arbres. La roulotte a fait un écart et le meneur s’est retrouvé assis entre les deux fauteuils. Les chevaux n’avaient plus aucun contact et l’écart que la roulotte faisait devenait très dangereux, puisque le chemin était bordé d’un ravin d’environ 1,50m. La situation a été très vite maîtrisée, mais la catastrophe évitée de peu. C’était une faute d’inattention qui aurait pu être grave. Là encore, nous avons décidé de ne plus prendre quelqu’un quand nous serons en mouvement. Nous nous privons de partages extraordinaires mais nécessaires pour la sécurité de tous.
Nous sommes arrivés sains et saufs sur le parking du restaurant ‘Le Portugais des Sables’, bivouac trouvé l’avant-veille. C’était le coup de feu au restaurant. Nous avons mis les chevaux sur une belle pâture juste à côté du restaurant, et la roulotte en parallèle à la pâture. Nous sommes allés chercher un demi pour chaque adulte et un jus de fruit pour les enfants, le goûter partagé, Bastien est venu rechercher sa petite famille. Nous nous donnons rendez-vous lundi après l’école pour grignoter encore un petit moment ensemble.
Nous avons fait connaissance avec Filipe et Sofia en fin d’après midi, des personnes avec lesquels nous allions partager plus qu’un bivouac. Le lendemain nous avons mangé au restaurant c’était simple et bon.
La suite de notre séjour n’a été que partage, partage de nos chemins, de nos doutes, de nos espoirs, de toutes ces choses qui restent dans le privé et que l’on ne partage qu’à des oreilles bienveillantes et sans jugement. Ils nous ont fait confiance, vous n’en saurez pas plus. Deux personnes qui tiennent leur commerce à bout de bras. Malgré deux postes à pourvoir, ils ne trouvent personne de bonne volonté, travailler le week-end n’est pas à la portée de grand monde. Alors ils s’épuisent au travail pour garder un service de qualité, ce qu’ils réussissent malgré tout. Nous avons deux nouveaux amis et cela pour un long moment dans nos vies, nos partages de cœur à cœur resteront indélébiles