Pension du Lys
Quand nous sommes arrivés à la pension du Lys, jamais nous ne pouvions imaginer combien cette étape allait nous faire voyager dans l’être que nous sommes.
Cela a commencé par un coup de téléphone à un gîte sur Soubran, une dame me dit de rappeler au soir son mari serait rentré, ce que nous faisons. D’habitude, quand nous avons cette réponse, on continue nos recherches, mais là… non, un sentiment de sérénité nous a envahi comme une certitude que l’endroit était trouvé. En fin de jour, nous rappelons donc, une petite voix me dit que son fils et sa belle-fille avaient une pension de chevaux et que cela serait, peut-être, plus adapté. Normalement, nous évitons ce genre de structure. Les pensions de chevaux ou centre équestre sont souvent complets, bien sûr il y a toujours des exceptions.
En même temps qu’elle était au téléphone avec moi, son mari était au téléphone avec Laury, sa belle-fille. C’était assez drôle. Une fois que nous avons raccroché de nos interlocuteurs respectifs. Nous téléphonons à la pension du Lys, mais sans conviction, surtout à cette époque de la saison. Nous voici en communication et après avoir expliqué qui nous étions, le rendez-vous était pris, c’est la pension du Lys qui sera notre prochain arrêt.
Notre arrivée s’est faite sous le soleil, sur un domaine entouré de pâtures et de forêts, un grand manège, des paddocks, des boxes, et au centre de cet écrin une vieille grange rénovée avec beaucoup de goût. Une jeune femme nous accueille, surprise sûrement par l’équipage qu’elle s’apprêtait à accueillir. Une fois avoir défini l’endroit où la roulotte sera installée et les chevaux, nous avons fait plus ample connaissance avec Laury et Benjamin qui nous a rejoint. Un jeune couple adorable et rempli de bienveillance et que de travail fourni pour rendre cet endroit semblable à une carte postale. Nous sommes bluffés par le courage de ces deux jeunes.
Nous sommes happés dans un tourbillon de belles découvertes. La première fut celle de l’élevage de M. Rambeau suivi de son laboratoire et de sa charcuterie. C’est pendant ces moments-là que l’on peut se rendre compte, quand on savoure nos repas, du travail fait en amont. Nous avons dégusté sa charcuterie, saucisson, boudin noir et blanc, pâté et nous voilà avec une méga côte de bœuf pour la faire sur les braises de la cheminée le soir venu. Plus tard, pendant le séjour, nous sommes partis faire un tour au bord de la Gironde, un peu venteux mais le panorama en valait la peine. Nous avons découvert une brasserie artisanale et sa bière, que nous avons dégusté bien sûr.
Le dimanche, nous sommes allés faire un tour au marché de Saint-Ciers-sur-Gironde, nous avons fait la connaissance des parents de Laury. Nous avons bu un café sur le marché, mais une maladresse de Benjamin a fait de cette matinée un sketch humoristique. Le thé que Laury avait commandé a fini sur elle. Que c’était drôle, mais, pas pour elle la pauvre. Nous avons passé le reste du temps à mieux nous connaître, des soirées de jeux, à partager les anecdotes de nos vies, nos blessures, nos espoirs. Même Réglisse a trouvé un copain, Hop, avec lequel elle a échangé des jeux effrénés.
Laury et Benjamin nous ont demandé si nous pouvions faire un appentis, accolé à sa grange, pour mettre différents matériels à l’abri. Bien évidemment, c’est avec plaisir que nous avons accepté. Les socles des poteaux sont coulés non sans mal, une boue s’est invitée, vu la pluie tombée depuis quelques jours, nous ne sommes même pas surpris. À plusieurs reprises, Benjamin a failli se retrouver sans chaussures, elles faisaient ventouse avec la boue.
Il fallait laisser sécher le béton, nous avons profité pour revenir un peu à la maison retrouver nos enfants et petits enfants. Les chevaux sont restés sous la surveillance de Laury et nous sommes revenus huit jours plus tard complètement ressourcés. Les travaux se sont poursuivis pendant trois jours.
Avant notre départ à la maison, nous avons reçu un mail de la chaîne Antenne 2 nous demandant s’ils pouvaient faire un reportage sur notre aventure pour Télématin. Nous sommes toujours surpris quand nous recevons ce genre de demande. Nous prenons rendez-vous pour la semaine de notre retour. Nous étions en plein travaux avec Laury et Benjamin, Ils nous ont filmés en train de bricoler, de brosser les chevaux et de les habiller. Nous nous sommes prêtés au jeu même si ce n’était pas chose facile.
Le vrai départ fut deux jours plus tard et Laury et Benjamin étaient du voyage. Ce que nous ne savions pas encore, c’est que nous n’allions pas nous quitter tout de suite et c’était très bien comme ça, car nous savions les uns et les autres que cela allait être très compliqué.
