Domaine Saint Nicolas, Ferme du Cap’Vert
Au Domaine de Saint-Nicolas, nous sommes arrivés en plein milieu d’une dégustation. Nous avons pu apercevoir les regards ébahis des derniers touristes venus faire leur réserve de vin avant le départ vers la vie quotidienne qui les attendait.
À peine arrivés, nous sommes assaillis de questions sur cette façon bien particulière, à leurs yeux, de vivre. Nous les invitons à visiter la roulotte, parlons de nos chevaux, même Réglisse attire leur admiration. C’est un peu déstabilisant de nous voir au centre d’autant d’admiration.
Thierry Michon, notre hôte, nous a fait une surprise assez inattendue. Pendant les préparatifs de notre départ, il s’est installé sur le fauteuil du meneur, accordéon en main. C’est la première fois qu’un départ a été aussi léger. Merci beaucoup pour ce doux souvenir.
L’article qui va suivre sera a cent mille lieux d’exprimer tout ce que nous avons reçu, ressenti et partagé.
Quand nous nous sommes mis à la recherche d’un nouvel endroit pour notre prochain bivouac, nous avons sélectionné un lieu sur Google Maps. Un magasin bio à l’est des Sables-de-Olonne. Nous avons fait la rencontre de Dominique, le propriétaire du magasin, et son épouse Michèle. Pour parvenir à cet endroit, nous devions passer une artère assez passagère. Dominique a tout de suite trouvé la solution, faire un détour par Saint-Mathurin chez son fils Julien. Nous sommes donc arrivés le samedi qui a suivi à la Ferme du Cap’Vert.
C’est une ferme qui porte bien son nom de “Ferme” : des chèvres, des vaches, des poules, des lapins, des oies, des cochons. Une fois la roulotte installée, les chevaux au parc, nous avons fait un peu plus connaissance avec Julien, Gwenaëlle, Eulalie, Pierre-Louis, Valentin et le petit Baptistin. Nous étions tout de suite invités à un apéritif le soir même. Autour de la table, une famille comme rarement rencontrée, des enfants adorables, pleins de vie, filous, rieurs. Des parents plein d’amour, mais aussi avec des règles bien établies pour chacun.
Le dimanche matin, nous avions mis le réveil à 6h00 pour assister à la traite de chèvres, c’était une première pour nous. Julien était aux chèvres, bien sûr, et Gwenaëlle aux vaches. Comme nous étions dimanche, les enfants se sont réveillés au fur et à mesure. Pendant que Julien répondait à nos multiples questions, nous avons vu les enfants arriver un par un. C’est Valentin qui est arrivé en premier dans la salle de traite et le bonjour entre un père et son enfant était rempli d’amour et de tendresse. Ils se sont fait un bisou, mais pas que, Julien a enveloppé son fils de ses deux bras et l’a soulevé de terre comme pour remercier la vie pour cet enfant et aucun d’eux n’a échappé à cette démonstration d’amour.
Après les tâches de chacun, en fin de journée, nous avons invité les enfants à monter sur les chevaux, un moment de joie et de fous rires, c’était magique. Nous avons refait la même chose le lendemain après l’école. En revenant de la pâture, Gwenaëlle nous a confié que Baptistin lui avait demandé quand allons-nous partir et quand elle lui a dit, il lui demande si c’était possible que nous restions toute la vie.
Nous avions décidé de repartir le lendemain et pour se dire au revoir, nous avons partagé un dernier verre, nous étions loin d’imaginer ce qui nous attendait. Nous avons échangé sur les choses importantes de la vie, ce que nous espérons qu’elle nous offre encore, sommes-nous vraiment dans l’instant présent. Quand le moment des aurevoirs est arrivé, nous avons vu Pierre-Louis suivi de Valentin, Eulalie et Baptistin se mettre à pleurer, des vraies larmes de chagrin, nos cœurs se sont serrés. À cet instant bien précis, nous avons senti tellement de tendresse de ses quatre enfants, nous aurions voulu arrêter le temps. La fratrie avait uni leurs efforts pour nous offrir des petits bracelets, un pour chacun d’autre nous, Tintin, Rodéo et Réglisse compris. Nous les avons accrochés sur les brides des chevaux, au harnais de Réglisse et à nos poignets.
Le lendemain ce fut tout aussi déchirant de dire au revoir à Julien et Gwenaëlle. Le ciel nous a bénis de rencontrer des personnes aussi concentrées d’amour.